LE KLUB DES LOOSERS - ST MARTIN D'HERES (38)
>>> Samedi 22 janvier 2005
>>> Review de Mathilde (et un tit peu Lady qui n'a pas résisté)
LE KLUB DES LOOSERS - ST MARTIN D'HERES (38)

         « C'est étrange ce qu'on peut faire faire à une foule », dixit le Fuzati. C'est vrai que c'était une sensation assez irréelle que de voir tous ces gens scander « Looser » pour les rappels ou hurler «J'aime porter des chemises roses », le tout avec un air béat et épanoui à souhait. La salle était petite mais bondée, le public étonnement éclectique. Detect était déjà sur scène, à mixer quelques disques l'air appliqué � avec beaucoup de talent je dois dire. Pas mal de rap ricain, des sons atypiques aussi, kitsch au possible, un régal pendant Fuzati se balladait, entrant et sortant de scène. Les deux compères étaient revêtus d'une veste d'uniforme anglais, noire bordée de rouge à gros boutons dorés, Fuzati casquetté de blanc.
Au bout d'une demi-heure, les choses sérieuses ont commencé avec l'ultime entrée de Fuzati sur scène, jean tombant de minute en minute (meu non ce n'est pas un regard mal placé, c'est juste que de chansons en chansons, il n'en finissait pas de glisser, ça ajoutait du suspens ;)qui entonne cash l'Hymne.
Puisqu'on m'a demandé de ne pas me laisser emporter par l'enthousiasme dans cette review, je dirai que le public était « réactif » et « enthousiaste ». Fidèle à lui-même, en forme quand même, antipathique et puant. « Vous trouvez ça bien ? Vous avez pas une remarque à faire à l'ingénieur du son ? Y'a pas de retour ! Ingénieur du son, j'entends pas ce que je rappe. En même temps ça tombe bien parce que j'aime pas trop ce que je fais»
Après un « Ca va s'arranger » impressionnant, il part sur le Manège des vanités. Je le dis maintenant mais cela vaut pour tout le concert (mis à part le tragique incident dont je vous parlerai un peu plus bas), le travail de Detect a été au poil, créatif mais fidèle à l'esprit des chansons ; autre chose agréable, il était vraiment mis au même plan que le MC, et ça valait le coup. Bon, pour le coup on lui pardonnera le fait que visuellement il n'a aucune présence sur scène (en même temps derrière des platines, forcément, ça n'aide pas) ; le plus important est sûrement la prestation musicale, n'est-ce pas ?
Fuzati a quant à lui bien été le roi incontesté des transitions pourries, parce qu'il n'avait « pas révisé ».
Sur Poussière d'enfants, le public a généreusement pris le rôle de la chorale d'enfants morts, excellente ambiance, jusqu'au moment où le disque à sauté sur le dernier couplet (Il nous a d'ailleurs mentionné backstage le fait qu'il allait virer Detect pour cette raison, allez savoir) « On la refait ? Ah ben non on va pas la refaire alors», « Vous aimez les chats ? » S'ensuit un couplet sur les ressemblances entre les chats et les femmes « Faut pas l'emmerder, faut l'entretenir, le laisser dormir, ça miaule quand on le caresse... en fait les chats c'est des gros connards » Et avec un sourire cynique : « c'est pour ça que je les aime »
S'ensuit naturellement « Chacun cherche son chat », sanglant. Fuzati rappait de plus en plus fort entre deux reproches à l'ingénieur du son, donc de plus en plus violemment. Comment va le hip-hop ? « Il est mort !! » si on en croit la quasi-totalité du public et Fuzati. Les quelques lookés rappeur, baggys et sweats énormes, en ont profité pour faire du bruit pendant les premières rimes (« une règle est de pas dire de mal des prostituées... ») et son imitation de Booba. Le public était d'ailleurs limite trop « réactif » et « enthousiaste », on avait parfois du mal à entendre les paroles, c'est regrettable. Fuzati commence « La femme de fer » ; c'est plus tard qu'on s'est aperçu qu'il y avait dans le public deux personnes en chaises roulantes... Enfin, c'était la version chanson d'amour, sur une instru un peu moins kitsch que la normale, mais qui passait bien (en même temps je ne pense pas qu'ils aient attendus d'entendre cette chanson pour se rendre compte qu'ils ne pouvaient plus marcher...). Suivait le génial « Toute la vérité », que dire... L'air de psychopathe de Fuzati sous son masque quand il sort « Et tu sais ce que les Indiens font aux pigeons aussi vrai que je sais ce que ta petite amie fait dans la cave de ma maison »... Mais je m�emporte.


Les autres moments marquants � puisque ce fut un concert marquant - : les chansons en général, dont les nuances techniques et musicales étaient parfaitement décuplées par la scène, le public hurlant « Mais pas stable» infatigablement (décidément, quel enthousiasme), la violence palpable dans la voix de Fuzati pour « De l'Amour à la haine », le « baise les gens » connu par c�ur par tout le public, et puis le « Moment petit malin » qui a permis à Fuzati de faire son show quand un anonyme a beuglé "je t'emmerde" « Ah, c'est un moment petit malin. Parce qu'il faut savoir, dans tous les concerts, il y a un petit malin qui se croit plus intelligent que les autres, tu m'emmerdes ? C'est pas grave, j't'encule !»(joignant le geste à la parole sous les vivats de la foule. Qu'est-ce qu'on l'aime, notre Fuzati, toujours aussi agréable.
Il a clôturé de manière très glauque avec Perspectives, ambiance très étrange, gênée et euphorique à la fois, unique en tout cas. Et puis il a filé à l'anglaise, après un brutal au revoir Grenoble !, en coulisses, nous laissant désemparés. Cette salle était sûrement une micro-faille temporelle puisque le concert est passé en deux minutes temps perçu et plus d'une heure temps officiel. Et malgré les rappels d'un public enthousiaste et réactif, Fuzati n'est pas revenu puisqu'il est allé se pendre. Donc finalement Detect est parti aussi.
Après il y avait des artistes d'un label electro-expérimental, Rectiligne, de Cergy (des gars bien sympas backstage, mais ça, c'est une aventure qu'on vous racontera plus tard, avec l'interview de Fuzati). La salle s'est bien vidée, c'est dommage, c'était sympa aussi comme concert, pour ce que nous en avons entendu depuis les loges.

Dimanche 23 Décembre 2012
Rapa fait sa rentrée: On n'est pas morts!Voici les chro du VII nouveau et le dernier Fayçal! Checkez aussi les derniers rapapodcasts concoctés par l'ami Phonky.
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