Festival PLANET HIP HOP - GENEVE (CH)
>>> Vendredi 13 mai 2005
>>> Review de Lady Psycho
Festival PLANET HIP HOP - GENEVE (CH)

         Ah la Suisse... On ne dirait pas comme ça mais c'est bien folklo aussi à leur manière. Mon expédition à l'arrach a donc commencé ce vendredi 13 dès ma sortie du taf par un chti voyage en train en compagnie de retraités charmants qui revenaient d'une journée de visite dans les musées de ma ville (un moment de haut niveau culturel). J'arrivais donc en gare de Genève animée des meilleures intentions. Et là, surprise : ils ont une douane à l'intérieur de la gare ! J'ai stress un moment à l'idée qu'ils ne fouillent mes affaires, mais non (ouf !...). J'ai stress ensuite qu'ils ne me laissent pas entrer (parce qu'ils contrôlent toutes les identités par contre, à la douane, et que ma carte de séjour n'est pas une pièce d'identité en dehors de la France, et que ma carte d'identité est périmée...) mais là aussi, fausse alerte (les douaniers suisses sont sympas, ou j'ai une trop bonne tête, faites votre choix ;)
C'est là où commence le jeu de piste : trouver le lieu du festival qui, dixit Le Fléau, n'est pas loin, à 5 minutes à peine de la gare (dixit mes jambes c'était plus loin mais bon...); Et là encore, surprise : le portable ne marche pas, il m'indique "sunrise", gasp... (j'apprendrais plus tard que ce n'est pas un quelconque message de problème ou autre mais tout simplement le nom du réseau suisse...) (pis d'ailleurs en s'éloignant de la gare ça consent à marcher, mais comme je n'ai pas essayé de suite, pensant à une restriction d'accès liée à mon forfait, j'ai connu un grand moment de solitude : pas de téléphone, pas de monnaies locales, et une zone industrielle à trouver à pied puisque pas de monnaie = pas de bus)
Oui, oui, je sais, pour la 1ère fois de ma vie je me rends à un festival, du coup ça transforme une modeste review en un mélange subtil du guide du routard (vous en rêviez, rapa l'a fait) et des aventures d'indiana jones (ça rajoute grave au trip) Bref, après 2 demandes de renseignements pour m'éclairer sur la direction à prendre, je finis par arriver sur le fameux site de l'Artamis. Un portail encadré par des graffs, s'ouvrant sur une immense zone de multiples baraquements tous couverts de fresques. Un régal :) Je vois venir vers moi un grand black-noir-personne de grande taille originaire d'afrique-put'nègre avec une oreillette (afin de ne pas choquer par l'utilisation de termes qui pourraient être perçus comme propos racistes par des personnes particulièrement connes et paranos, je demanderais à chacun de rayer lui-même, en fonction de sa sensibilité, les mentions inutiles. Merci de votre compréhension) Emportée par mes préjugés, je me précipite vers lui, pensant avoir affaire à un type de la sécu. J'ai droit à un "speak french here" me montrant du doigt un groupe de 2/3 personnes au loin. Bon. Poursuivons seule notre découverte des lieux. Ah ! Un type de la sécurité (enfin pareil : black, oreillette, tenue adaptée). Je m'approche avec un sourire plein d'espoir "Excusez-moi, je cherche le K-Bar" "Ah je ne sais pas lequel c'est. Demandez plutôt aux dealers, le groupe que vous voyez là-bas." "Non non mais je ne viens pas pour acheter, je viens pour un festival" "Oui oui, mais eux pourront vous renseigner" (...)


Vues de l'Artamis (et d'un membre de la Vacuna)

Bon, avançons jusqu'aux dealers alors... Je m'arrête au 1er groupe de jeunes, me renseigne. Bingo ! J'y suis ! Mais pour l'heure, c'est fermé because une répétition de théâtre. Rémo, de planet hip hop est au pc avec les groupes, en train de se restaurer. Il n'y a plus qu'à attendre son retour, en papotant gentiment avec les pseudos dealeurs qui se sont révélés être le groupe Pomerium Prod de Mulhouse (3/4 jeunes qui roulent en teasant du sky et voilà comment on se fait cataloguer...). Certes, je suis en avance, ça ne commence qu'à 22h.
Soudain, les portes du hangar s'ouvrent, une femme squelettique, au crâne rasé, vêtue d'un simple string blanc, au corps blanchi à la craie, avance de façon spectrale et parcourt la zone à son allure de fantôme sous l'oeil d'une caméra, suivie de spectateurs (et de gosses passant par là en vélo, ravis de pouvoir se rincer l'oeil)
L'animation se termine et l'artiste repart rhabillée d'un imper lorsque Rémo arrive enfin. C'est notre première rencontre en real (sortez les mouchoirs ;) Il me situe l'orga de la soirée, j'écoute sagement avant de lui bouleverser un brin son timing en lui demandant si je pouvais manger quelque part. Et le voilà qui cale 2/3 trucs en vitesse avant de repartir pour le bunker (vi, le lieu d'hébergement est un bunker de l'armée, en sous-sol d'un immeuble, ça ressemble furieusement à une entrée de garage souterrain, sauf qu'après, il y a une grosse porte blindée dans le genre coffre fort ou sous marin, le truc massif, impressionnante à rendre claustro juste à l'imaginer se fermer sur nous). Il me laisse entre de bonnes mains et repart sur le site. Nous avons une bonne heure avant que ça ne commence, nous prenons le temps de manger, de visiter les lieux. Le dortoir : 1 pièce étroite avec des lits métalliques superposés, collés à 50 cm les uns des autres. Le calcul est vite fait, pour l'instant ça s'annonce 1 meuf 19 gars. Je choque un peu en m'exclamant : "hé bé, je vais faire des jalouses !". Puis les douches, grandes, on peut y entrer à plusieurs, avec un rideau (et là, la question du jour que me pose un gars en réalisant soudainement que vi, je suis une meuf : "mais comment tu vas faire toi ?" "Ben, comme tout le monde tiens, je fermerais le rideau :) Nous mangeons nos pâtes, ça tease un peu, ça fume aussi, des gens partent, d'autres arrivent. Et au moment de repartir, grande question : qu'avons-nous fait de la clef (et soudain, c'est le drame...). On cherche, on fouille, c'est vite fait puisque les tables ont été débarassées. En désespoir de cause, je prends mon courage à 2 mains et commence à fouiller les poubelles (ça blinde d'être maman, on torche des culs, on nettoie des gerbes, c'est une bonne école de la vie ;) Ils m'arrêtent quand ça devient trop crade. Et là, coup de théâtre : l'un d'eux l'avait dans sa poche ! (je me souviens plus de son nom, sinon j'aurais balancé sans scrupule - vengeance !)
Positivons : nous pouvons enfin nous rendre sur le site pour assister à la soirée :) Un membre de Pomerium est en tête, nous le suivons résolument. Il ralentit, nous de même, ne voulant pas passer devant (pas très surs de la route à suivre à vrai dire) Il ralentit encore, et finalement, arrivé à un carrefour, il s'arrête et nous demande le chemin, persuadé que nous, nous savions où nous allions. Funeste erreur...


Writing (journée du samedi)

Nous arrivons donc sur le site du K Bar. Une petite foule est devant l'entrée. Normal, la sécurité est blindée (houlala des rappeurs dites donc...), on nous fait passer 2 par 2, avec contrôle de l'âge pour Toma (c'est ça d'avoir l'air juvénile ;), fouille etc. Et nous entrons enfin dans les lieux, urbains à souhait :) On ne peut pas dire que la salle soit comble, on devait être 150/200 au total, tous heureux d'être là, dans un bon esprit qui a rajouté au charme de la soirée. Une soirée de fou, animée par le F.L.E.A.U , et avec quel brio ! commencée par DJ Constantin qui a chauffé la salle avant l'arrivée du groupe Zéro Pointé de Lyon. Un groupe dont j'ai hélas peu profité de la prestation, entre 2 saluts (faut dire que les gourmets étaient dans le public juste devant moi, il fallait bien qu'on soit présentés un jour ;) mais il nous a mis d'emblée dans l'ambiance de ce festival 1ère édition, au pur esprit underground :)
Leur a succédé le groupe belge Ecrits20, qui a malheureusement remporté moins de succès. Une moins bonne prestation, une timidité sur scène palpable par le public, un peu de fatigue certainement (c'est qu'ils ont fait de la route les tits gars pour venir, tout de même). Et la nostalgie d'entendre leur phrasé , leur façon d'annoncer leurs titres, rha ça fleurait bon ce plat pays qui est le mien (je conçois que pour les non initiés ça ne fasse pas le même effet du tout)
L'ambiance a repris des degrés avec le passage de la Swija, groupe suisse assez sympa et dynamique (comme quoi, on a de ces idées préconçues parfois ;). A ce propos j'aimerais donner un conseil au futur public, pour l'année prochaine, entrainez-vous à lever le bras en l'air...
Je profite de l'interlude du Fléau pour aller me poser de l'autre côté du comptoir de l'ingé son improvisé (celui intialement prévu ayant eu un grave souci perso et n'étant pas là, on a d'ailleurs fait du bruit pour lui). Le Fléau nous dope à grand coup de "le Hip Hop est une entreprise ? Soyez-en les actionnaires !" avant de nous offrir un freestyle slam dont il a le secret.
C'est au tour de Force Pure-Daz'Ini d'animer le show et de nous offrir en fin de passage un morceau accoustique avec un musicien du Bénin, sur lequel pose le mc. Un mariage étonnant, bien accueilli par le public (l'avantage du public underground, c'est que c'est souvent un public de connaisseurs, tout au moins d'avertis) (l'inconvénient c'est qu'il est moins nombreux...)
Je connais un méchant coup de barre (on a dépassé minuit et je suis debout depuis 6h du mat, avec ma journée de taf dans les pattes, tout ça) et reste assise bien sagement à prendre des notes. J'aimerai que les groupes de rap cessent de demander de lever les bras en l'air, c'est fatigant d'abord, voire même franchement douloureux au bout de quelques heures). Et également, messieurs, siouplé, si vous pouviez perdre cette manie de réclamer du bruit tout le temps, ça me reposerait le crâne quoi...
Peine perdue, car ce sont les Gourmets qui poursuivent la soirée. La salle (bien qu'en cours de dépeuplement) connait un retour de flamme dès la 1ère minute et je me surprends moi-même à retrouver un regain d'énergie qui me permet de me dresser sur mon banc et de bouger la tête en cadence. Marshallombre (la Doxa, prévu pour le samedi, est venu un jour plus tôt pour ne rien rater du festival) et le Fléau chahutent au 1er rang sur Fini d'Planer. Je reste impressionnée par le débit du flow de Morbac (ce type est un malade...).
Installée comme je le suis, je remarque que les groupes présents dans le public assure le son toute la soirée, allant conseiller l'ingé son amateur dans les réglages au fur et à mesure des groupes qui passent sur scène (je vous l'avais dit, un pur esprit :)
Vient ensuite la Vacuna, bien efficace également. Le public survivant reste motivé même s'il connait des moments de faiblesse (une autre partie du public prend le frais dehors, mais ça, sur scène, ils l'ignorent). Le groupe termine par un tit show mpc des plus sympas.
Home Sick clot la soirée. A ce stade je ne suis plus en état de prendre des notes sur quoi que ce soit, je ne pense qu'à aller dormir... Le frais du dehors m'aère un peu le cerveau, et je végète sur un banc en compagnie de la Doxa et des Gourmets, attendant le signal de départ.


La Doxa en live (samedi soir)

Nous repartons donc en troupeau direction le bunker (des types d'une radio de Besançon, Pomerium Prod, les Gourmets, la Doxa, le Fléau, l'équipe de Planet Hip Hop, et j'en oublie certainement). Je suis étonnée du monde qu'on croise dans les rues à cette heure de la nuit (on frôle les 4h du mat là quand même) (dans ma ville à la même heure y a plus que le clodos pour squatter les trottoirs). Au bunker il reste peu de lits vacants. Qu'importe, on étale les matelas dans la salle commune. J'hésite à m'endormir (je suis sensée me lever à 6h30 histoire de pécho le train de 7h15) Je ne me pose pas longtemps la question, car nous nous offrons une tite after des familles, les gourmets, la doxa, etc. On s'achève gentiment, on papote, le Fléau fait sketch sur sketch (même si mes fesses ne se sont toujours pas remises d'avoir ressenti les vibrations de son pet à travers le banc sur lequel nous étions assis...), Marshall et Liqid sodomisent Rémo qui tentait une opération dodo, les commentaires fusent sur les groupes de la soirée (on a frôlé l'incident diplomatique avec la Belgique, quand x, du groupe y (je respecte l'anonymat pour ne pas mettre de l'huile sur le feu ;), ignorant qu'ils étaient en train de roupiller dans la pièce d'à-côté, s'est mis à parler fort depuis son matelas pour les critiquer, déclenchant un grand "chut" qui s'est poursuivi en bon fou-rire, et des scénarios que nous avons imaginé sur le fait qu'ils avaient peut-être entendu...)
L'heure de mon départ arrive trop tôt. Je pardonne à Rémo de me laisser retrouver seule mon chemin jusqu'à la gare, je salue tout le monde et let's go. Retrouver le bunker d'abord (et là je réalise que j'ai inconsciemment enregistré plein d'indices pour repérer la route, et je suis trop fière de moi, parce que perso je n'ai jamais eu le sens de l'orientation, et je suis dans un sale état là quand même). Je découvre que les suisses se lèvent tôt, il y a déjà des passants. Je croise 3 nanas qui se rendent au travail en chantant, un monsieur avec son attaché case prend le temps de décoller des affiches sauvages (!!). Et pour finir l'illusion complète d'être dans un autre monde ou en pleine hallucination, j'entends le cris des rapaces, là, en plein centre ville...
Il est 7h20 du matin, et je suis là, au petit matin d'une nuit blanche, dans ce TER, à essayer de regrouper mes idées, quelques heures de sommeil en moins (et pas mal de fumées plus tard) (d'où l'expression : pétard il se fait tard). Je suis debout depuis 25h, je fais partie des survivants du 1er soir du festival, pleine d'émotions, de sons, imbibée par l'atmosphère de ces concerts. Je suis complètement décalquée, j'ai pas envie d'en partir, je veux rester pour assister au graff du samedi, la table ronde avec la Zulu Nation, les concerts du samedi soir, je veux rester encore dans cet esprit et ces bonnes découvertes. Ceci dit, je suis complètement décalquée (chez moi, je sombrerais lamentablement vers les midi, telle une merde moyenne vaincue par le sommeil, pour n'ouvrir un oeil qu'à l'arrivée des 20h, manquant du même coup le train que j'aurais du prendre à 14h pour retrouver la Moza à Belfort, au festival international de musique universitaire :(

Dimanche 23 Décembre 2012
Rapa fait sa rentrée: On n'est pas morts!Voici les chro du VII nouveau et le dernier Fayçal! Checkez aussi les derniers rapapodcasts concoctés par l'ami Phonky.
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