Grosse déception quand à ce concert de la FF: en effet, la soirée à été divisée en 4 parties d'une heure au lieu du show d'une heure et demie que moi et mon ami Gwen attendions de la part de la Section Nique Tout... 4 artistes allaient donc se succéder sur la scène au cours de la nuit. Loin de nous en décourager, nous investissons dès les premières basses d'Amadou & Mariam (la première tranche d'une heure) les places que nous garderons jusqu'à la fin, à savoir: tout devant, vers la droite de la scène, bref, de quoi avoir à regarder durant les prestations... Nous avons fumé 2 ou 3 bédos durant la 2ème heure (où le temps commençait à se faire long) et avons découvert K2R Riddim, que je ne connaissais que vaguement de renommée et qui aura fait couler le temps un peu plus vite que précédemment... Mais on était clairement pas venu pour ça.
Ainsi, lorsque, durant la seconde pause, les premiers beats se faisaient entendre alors que les techniciens aménageaient la scène, on était plutôt soulagés : Sergent Garcia passerait en dernier. Lorsque les techniciens ont placé bien en évidence les tables de mixages recouvertes d'un grand papier noir avec inscrit sur l'un "Don't Sleep Dee Jayz" et sur l'autre "S.N.T.", la foule, et votre serviteur y compris, n'a pu se retenir à lâcher un grand cri de bonheur... Comme si toute la salle n'était venu que pour eux, la masse s'est enfin mise à s'animer (l'ambiance était pas géniale durant la première heure, un peu mieux durant la seconde).
Lorsque Djel et un autre DJ (dont j'ignore malheureusement le nom, mais ça n'était pas Pone) se sont jetés sur leurs platines, la foule a laissé entendre son premier vrai cri de joie depuis le début des festivités (quoique ça à bien hurlé lorsque K2R Riddim est arrivé dans le noir, mais ça s'est calmé net quand on a tous vu que ça n'était pas la FF...). Les têtes commençent à bouger grave sur l'intro pleine de basses bien grasses et de scratches de paroles cultes telles que "Marseille et sa production" et "Don't Sleep Dee Jayz"; l'intro se prolonge durant 2 ou 3 minutes histoire de bien chauffer la salle et de permettre aux derniers retardataires de finir de cramer leur shit lorsque le beat change brusquement et que, sous une ovation d'euphorie, Sat, le Rat Luciano, Don Choa et Menzo entrent enfin en scène: "Haute Tension" commence donc immédiatement sous les cris intempestifs d'une foule en furie qui ne connait apparemment que le refrain par coeur... A la fin du morceau, devant le public trépignant, Sat nous rapelle que ce concert est l'avant dernier de leur tournée et qu'on est tous là "pour faire la fête" et nous demande la faveur d'être chauds, ce soir... Sur quoi il nous fait hurler "FF" et "Section Nique Tout", petit jeu auquel il nous fera jouer plusieurs fois au cours de la soirée histoire de réchauffer la salle, car il faut avouer que le public redescendait rapidement.
"Filles, flics descentes" enchaîne vite la soirée. Dès le deuxième morceau, on voit bien que la FF a acquis une bonne maturité en concert; le show est virulent et parfaitement maîtrisé, le public est en braises... Malheureusement, pendant "Dans la légende", le morceau suivant, une embrouille éclate non loin de moi et un videur entre dans la foule pour rattrapper les fouteurs de merde qui se barrent vers l'arrière. On voit le Rat et Sat discuter en regardant pendant que Menzo continue son couplet tout en suivant du regard, lorsque Sat et Luciano arrêtent carrément le concert, demandent ce qu'il se passe, calment le jeu et menacent d'arrêter le concert à la prochaine embrouille: "Si ça recommence, on arrête tout. Moi, je suis venu ici faire la fête, pas organiser des combats. On est pas venu pour assumer la responsabilité de ce qu'il se passe pendant nos concerts".
Evidemment, tout le monde hurle après les gamins responsables (un gosse de 14 ans qui fout une baffe à une meuf du même âge!) et le concert reprend là où il s'était arrêté lorsque le Rat lance "j'ai plus envie de rapper mais je vais le faire quand même". Dans la légende se termine et Don Choa lance "Nantes, est-ce que vous êtes venus pour foutre votre Petit Bordel ce soir? et bien maintenant faudrait foutre votre gros bordel!" La foule crie. "Non, ps votre petit bordel; votre gros bordel!" La foule crie encore. Choa regarde le public, puis les autres membres de la FF et hurle à s'en déchirer les poumons: "pas votre petit bordel! Nantes, foutes votre GROS BORDEL !!!" Une ovation d'apocalypse éclate alors que le DJ lance les premières notes de l'instru et que Choa se met instantanément à rapper: Durant toute la durée du morceau, tout la salle a sauté en l'air comme des oufs et la sueur commençait à se faire sentir dans l'assistance: sûrement un des plus gros moments du concert. Don Choa descendra un moment de la scène pour venir à la rencontre du public (inutile de préciser que tout le monde s'est jeté sur la barrière) et taper dans les mains des chanceux. Personnellement, je l'ai loupé de peu, mais Gwen, qui était venu avec moi, l'a eu, cet enfoiré... ;-) Bref, "Petit Bordel" en live, c'est énorme !
En guise de petite interlude, Sat nous fait ensuite reprendre le petit jeu "Quand ont dit FF, vous dites FF", "quand ont dit Section, vous dites Nique Tout", "Quant ont dit Marseille, vous dites Marseille", "Quand ont dit Nantes, vous dites Nantes" et, après avoir demandé s'il y avait des meufs, puis s'il y avait des mecs (au décibelomètre, il y avait les 2 sans soucis ;), les meufs ont eu pour charge de répéter FF et les mecs Marseille, enfin, si ma mémoire est bonne, ça devait bien être ça...
Le jeu s'est fait coupé net par "Art de Rue" qui a littéralement mis la foule en transe (juste après Petit Bordel, on s'est bien déchaînés en 10 minutes :-); tout le monde était en furie après la petite phase bien connue de Choa "T'as reconnu notre style, où... tu connais pas, tu sais qu'on est là, dégommez ça, stoppe les débats, étonnez-moi, les femmes les gars, faites des dégâts, déconnez pas" sur un scratche chelou en fond sonore. Quand à nous, on criait et on reprenait les paroles. Les bras étaient levés et quelques-un se sont fait engueuler parce qu'ils étaient sur les épaules de leurs potes... C'est alors que le Rat Luciano est, comme Sat quelques temps plus tôt, descendu taper dans les mains du public, et cette fois, je l'ai EU : j'ai retourné les 3-4 personnes qui me séparaient de la barrière et je lui ait presque bondi dessus... Ma petite fierté de la soirée sera que, ayant vu les efforts déployés pour le recontrer, Le Rat, qui se contentait jusque-là de taper vite-fait dans les mains des gens m'a prit la mienne des deux mains et me l'a vraiment serré avec un petit sourire du style "bien"... et oui... ;o)
Après "Art de Rue", la Fonky s'est lancé dans un rap bizarre, mêlant les couplets de plusieurs morceaux différents. Je ne me rapelle plus de tout, mais je crois pouvoir affirmer avec certitude qu'il y avait au moins un morceau de "Cherche pas à comprendre" et "Cherche vraiment pas à comprendre", et peut-être bien un bout de "Sans rémission". Il devait bien y avoir encore un truc, mais impossible de mettre la main dessus...
Bref, tout se passait pour le mieux jusqu'à ce que l'ont voit un objet traverser la scène, manquer Sat de quelques bons mètres et s'écraser lamentablement derrière lui. Inutile de dire que tout le monde voyait déjà arriver l'arrêt prématuré du concert, mais l'instru a continué de tourner et Sat s'est contenté d'aller ramasser l'objet en question. Sous le silence de mort du public, il a dit avec un accent bien Marseillais qui rappellait presque le Parrain (qui n'est pas Marseillais, mais la ressemblance était troublante): "De mieux en mieux, on m'envoie des godasses, maintenant"... puis, après avoir examiné une seconde la chaussure, il clot l'affaire par : "Dommage, c'est pas ma pointure... Désolé pour celui qui l'a perdu" sur quoi il balance la pompe derrière la scène et le concert reprend comme s'il ne s'était rien passé... On a remarqué que depuis le début, Sat était clairement le meneur du public : c'est lui qui nous a chauffé et qui a calmé le jeu lors des 2 embrouilles, et tout s'est finalement bien passé...
Don Choa et Menzo se sont ensuite partagés le micro durant "Check 1, 1, 1", où, fatigués, nous commencions à réagir peut-être moins vivement. Le seul moment un peu creux du concert; personne ne connaissait vraiment les paroles, ou alors vite fait (style "t'as reconnu Mamadi et le p'tit gars sans gêne"), mais rien d'inoubliable. C'est alors qu'à eu lieu l'ABUS : pour le morceau "Tonight", la FF a annoncé l'entrée en scène de Fellaga (jusqu'ici, tout va bien, me direz-vous), qui est arrivé, coiffé d'un... chapeau melon en fourrure !!! Si l'on ferme les yeux sur ce petit excès vestimentaire, personne n'avait rien à lui reprocher, et il a lancé un truc en arabe à la foule, et une partie de celle-ci lui a répondu, aussi en arabe. Moi, je parle pas arabe. Donc j'ai pas trop compris ce qu'ils se sont dits, mais ça avait l'air cool. Passons. Tonight en live, c'est autre chose. Franchement, il dégage beaucoup plus en live que sur CD, malgré le fait que ça ne soit pas un morceau vénèr. Mais par rapport à "Petit Bordel", la salle était assez naze...
Mais à la première note de "Mystère & Suspense", tout a changé et, bien que plus fatigués qu'au départ, nous avons retrouvé à peu près la même énergie que lors du début du concert. Don Choa s'est montré amusé lors de sa parole "Mon prénom c'est François" que la totalité du public a reprit avec lui; il a rit vite-fait entre 2 mots et a continué. A croire que la seule chose qu'on aura retenu de ce morceau est que Choa s'apelle François... J'ai d'ailleurs profité de ce morceau (mortel en live) pour abuser du briquet de Gwen, bien en l'air, alors que celui-ci me regardait, impuissant, à quelques mètres de là; la foule nous avait séparés ;o)
"On respecte ça" fut le dernier morceau de cette version écourtée du concert de la Fonky Family. Que dire sinon qu'il était encore plus puissant que ce qu'il en avait l'air sur l'album ??? Le violon froid et méchant a bercé pour la dernière fois un public exténué mais heureux d'avoir été là, et nous aussi, on a respecté ça... Après quoi la FF nous annonce que le concert a fini, nous remercie mais ne s'en va malheureusement pas sur cette phrase magique qui fait tant plaisir du style "Vous avez été chauds ce soir" ou encore "partout on ira dire qu'à Nantes, le public il est Torride"... et force est de constater qu'ils n'avaient finalement pas tellement de raisons de dire au public qu'il a été génia l: une embrouille, une godasse et une foule qui aurait pu faire beaucoup plus preuve de présence entre les moments de folies qu'ont été "Petit Bordel", "Art de Rue" ou "Mystère & Suspense"...
Lorsque Sat, le Rat, Choa et Menzo ont quitté la salle, une grande majorité, dont nous, en a fait de même, laissant un public light pour le dernier artiste de la soirée, Sergent Garcia...