TTC
>>> Mardi 7 décembre 2004
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JECK : Il y a encore 3 ou 4 ans, vous n'étiez encore pas trop connus, et on ne vous prenait pas trop au sérieux... Maintenant que vous avez sorti Bâtard Sensible, vous avez fait pas mal de scène et on parle beaucoup de vous. Comment vous ressentez le fait que désormais vous soyez pris au sérieux alors qu'au départ personne n'aurait misé sur vous?

TEKILATEX : Eh bien on trouve que c'est pas trop tôt... Et on trouve que mieux vaut tard que jamais. Et on trouve que c'est bien. On va pas se plaindre, on est plutôt content, et on espère que ça va aller en s'améliorant encore plus...
CUIZINIER : Ouais, ça reste toujours pas assez.
TEKILATEX : On est des putain de tueurs et on est content quand les gens s'en rendent un petit peu compte.


JECK : Quand on voit Bâtard Sensible on sent bien qu'il y a un besoin de s'imposer un petit peu, avec par exemple le logo "sortie mondiale" et pas sortie nationale pour montrer qu'il n'y a pas de limite?

TEKILATEX : Il se trouve que la sortie mondiale ne s'est pas faite le 25 octobre, puisque c'est sorti 2 ou semaines plus tard en Angleterre, puis dans le reste de l'Europe et au Japon. Enfin ça sortira aux Etats-Unis et au Canada courant février. Donc voilà, c'est une sortie mondiale, mais pas tout d'un coup... Et c'est vrai que ça sort partout, mais au même titre que Ceci N'est Pas Un Disque... (tousse très fort) Ce joint me tue!! (rires). Oui donc Ceci N'est Pas Un Disque était déjà distribué dans 30 pays grâce à Big Dada, mais cette fois partout en même temps, c'était distribué par Ninjatune. Et avec le deuxième c'est pareil sauf que pour la France ça sort en licence chez V2. Mais tout ça c'est des détails, c'est des histoires de maison de disques, c'est compliqué à expliquer et c'est nul, ça sert à rien. Le résultat est le même. C'est un disque, on essaie qu'il soit dans les bacs de la manière la plus avantageuse possible.


THOM : On sent sur Bâtard Sensible un réel travail musical, que ce soit au niveau des flow ou des instrus, mais est-ce que la forme n'a pas été privilégiée par rapport aux textes qui semblent moins fouillés?

TEKILATEX : Eh bien je dirai que les textes sont autant voire plus travaillés que sur Ceci N'est Pas Un Disque. On a essayé de travailler une épuration, une efficacité et une neutralité qu'il n'y avait pas sur le premier. Les textes étaient trop connotés, trop fouillis... Il y avait trop de superflu. Il fallait vraiment réussir à enlever tout ce qui était en trop pour arriver à quelque chose de plus universel, de plus efficace, qui se retienne plus facilement. Qui soit plus "pop". Le second degré est une chose intéressante mais c'est aussi un piège, moi j'ai plus envie de faire de la musique de manière ironique... C'est cool d'avoir du recul mais les choses les plus efficaces sont celles qui sont les plus directes, plus "premier degré". Après si je prends l'exemple de mon couplet sur "J'ai pas sommeil", quand je parle de mon chat, il y a plusieurs lectures. Il y a des choses très très personnelles que je suis peut être le seul à comprendre parce que je connais mon histoire. Pour les gens qui connaissent l'histoire, qui s'intéressent ou essaient de chercher quelle est la symbolique derrière cette histoire de chat, il y a toute une richesse ; et en même temps ça peut être pris juste comme un mec qui apprend à son chat à marcher sur les pattes de derrière, et c'est déjà suffisamment cool comme ça, tu vois ce que je veux dire? Il y a plusieurs lectures mais ça veux pas forcément dire qu'il y en a une qui est meilleure que l'autre ou une a privilégier. Par exemple sur Ceci N'est Pas Un Disque, il y avait des morceaux comme "Reconstitution", qui textuellement était une bonne idée mais le résultat n'est pas si efficace que ça car on a pas réussi à le faire assez bien, on aurait pu plus se prendre la tête.


THOM : Mais vous auriez pu continuer dans ces idées plutôt que de rebrousser chemin?

TEKILATEX : Il y a aussi plein plein d'idées sur cet album là, mais ce sont des idées qui sont moins dans un délire de "rap underground", moins dans un délire de "poésie", parce que nous ça nous fait chier. Si on devait s'identifier à du rap américain, ce sera Fabulous et Noriega, des grosses conneries mais qui sont des grosses conneries mais qui sont cool... Cam'ron... En écriture rap, ce sont ces gens-là. C'est pas les gens qui vont t'expliquer quelque chose de super compliqué, de super poétique, alors que n'importe quel gamin de terminal L aurait pu écrire la même chose.


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JECK : Vous avez fait énormément de concerts ces derniers temps, et justement cette épuration n'est elle pas faite pour mieux passer sur scène?

TEKILATEX : La scène c'est une chose, on a pensé plus en général. L'album n'a pas été fait par rapport à la scène, mais on en fait tellement que finalement c'est devenu des automatismes. Ce sont des choses qui sont venues naturellement parce qu'on a voulu faire les choses les plus efficaces possibles, et maintenant dans notre notion d'efficacité il y a la scène qui rentre en jeu, au même titre que la passabilité des morceaux en club. C'est super important pour nous. On fréquente énormément de DJ et on s'est intéressé de plus en plus à cette notion, qui était à la base un peu abstraite pour nous. Qu'est ce qui fait qu'un morceau passe en club plus qu'un autre? C'est une problématique qui nous a touché. Et on s'est rendu compte avec plein d'album, je pense notamment au premier de Dizzee Rascal, qu'il y avait des truc qu'on avait constamment envie de passer en boîte. Donc ces trucs là ça nous a vachement inspiré, on s'est dit qu'il fallait qu'on réussisse à faire un album qui ai un maximum de morceaux comme ça. Et en général ce qui marche en club marche aussi sur scène, donc... Mais c'est plus dans une quête d'efficacité générale, pas des concerts en particulier.


THOM : Au niveau des textes, vous vous êtes vraiment centré sur la gent féminine. Pourquoi ce choix?

TEKILATEX : Parce qu'on a rien inventé, et que la pop musique a prouvé que les femmes c'est l'amour, que c'était le sujet qui touchait le plus.
ORGASMIC : C'est quand même le thème le plus universel... qui nous concerne tous.
CUIZINIER : Et puis à par "Bâtards Sensibles" qui parle essentiellement des femmes, et "du Sang Sur le dancefloor". Oui "Le Chant des Hommes" aussi...
TEKILATEX : Oui mais il n'y a pas que ça, il y a aussi plein de thèmes qui tournent autour et qui sont forcément liés à ça. Mais bon je pense que c'est notre préoccupation à tous.
CUIZINIER : C'est la vie tout simplement.
TEKILATEX :Se reproduire. Sinon l'être humain va mourir. Il faut sauver l'espèce.


JECK : Après "Girlfriend" qui est sûrement le morceau le plus violent sur les meufs, tu sors une ode à la salope Il y avait un sens de mettre ça à la suite?

CUIZINIER : Oui.. Si tu regardes dès le début de l'album, il y a un peu chaque morceau, ça fait bâtard, sensible, bâtard, sensible...
TEKILATEX : Chaque morceau contredit l'autre.
CUIZINIER : Ca commence par "Ebisu" et ensuite il y a "Dans le Club", après il y a "Le Chant des Hommes" et "Du Sang sur le Dancefloor" si je me trompe pas. Donc voilà ça se suit un peu tout au long de l'album et le point fort c'est "Girlfriend"/ "Bâtards Sensibles".
TEKILATEX : mais je pense qu'il y a une dualité aussi dans tous les morceaux, parce que même dans un morceau très énervé comme "Girlfriend", c'est tellement extrême que finalement c'est comme quand tu étais à l'école et que tu tirais les cheveux des filles pour attirer leur attention. Quelque part, quand on dit "pute" on pense "princesse".


THOM : Vos sons basculent de plus en plus dans l'electro... alors, avez-vous atteint ce vous vouliez, est-ce une recherche ou est-ce juste un passage ? Est-ce que vous avez trouvé le son TTC?

TEKILATEX : Je crois qu'on s'en approche. Peut être que c'est un truc qu'on arrivera jamais à atteindre. C'est comme une asymptote, on arrivera toujours de plus en plus près mais jamais on arrivera à l'atteindre.
CUIZINIER : Non, moi je pense qu'on y arrive à chaque fin de projet, car forcément 6 mois ou un an après tu as évolué...
TEKILATEX : Oui c'est vrai que Bâtard Sensible a son son, et peut être qu'un autre projet aurait un autre son, l'album d'après aura un son différent et qui correspondra juste à l'album quand il a été fait. C'est vrai que je suis assez content de ce qu'on a réussi à faire avec Bâtard Sensible, plus qu'avec Ceci N'est Pas Un disque. A l'époque quand l'album était fait j'avais l'impression de trouver un maximum de choses, que tout le monde avait trouver trouvé un maximum de choses avec cet album, mais que c'était pas forcément le son vers lequel on avait envie d'aller. Alors que là vraiment ça correspond à ce qu'on a voulu faire. On en est encore totalement satisfait à la sortie alors que c'était pas tout à fait le cas avec Ceci N'est Pas Un Disque.


THOM : Au niveau des featuring, un grand mystère pour nous : qui est Out One ?

TEKILATEX : Out One? ... Il s'appelle Romain (rires) C'est un pote, un mec qui mixe un petit peu je crois à ses heures perdues, qui fait du cinéma, qui à la base est un ami de Para One. Je sais qu'à un moment il était avec Para One à une terrasse de café et il discutait sur le plaisir et sur les femmes. Para One l'a enregistré et pendant un live de FuckAloop il a balancé le MD avec l'enregistrement dessus, et c'était marrant ça collait bien. Ca a donné un morceau qui avait une certaine personnalité...


JECK : On ne vous vois plus trop avec La Caution ces derniers temps, James Delleck... Finalement vous n'avez pas trop fait perdurer les trucs que vous faisiez avec l'Armée des 12...

TIDO BERMAN: L'Armée des 12 existe toujours... Notre but par rapport à ce groupe c'était de sortir d'abord la deuxième album de TTC, le deuxième de La Caution, et ensuite seulement commencer à penser à un deuxième album de L'Armée des 12.
CUIZINIER : Il y a Nikkfurie qui a posé sur le remix de "Dans Le Club" qui n'est pas sur l'album mais qui est disponible un peu partout, sur le cd sampler...


JECK : Je voulais aussi parler de vos projets antérieurs, depuis L'Atelier il y a eu Qhuit qui finalement est sorti un peu dans le flou...

TEKILATEX : Mais Qhuit c'est une compilation... Faut pas prendre ça comme un album dans lequel il y a TTC.
CUIZINIER : C'est une mixtape même à la base.
TEKILATEX : Ca a été fait un an avant...
CUIZINIER : On était parti l'année dernière à Brest et aux alentour avec les Svinkels, Triptik. On s'est retrouvés tous ensemble et on a commencé à faire 2 ou 3 morceaux... jusqu'à 5 en 2 ou 3 jours.
TEKILATEX : Et ça aurait du s'arrêter à seulement ceux-là et être comblés avec un contenu de mixtape. Et puis finalement
ils ont vu que ça fonctionnait, ils ont investi dans du matériel et il y a tout un studio qui s'est construit. Moi pendant ce temps-là je m'occupait vachement plus de Bâtard Sensible et j'ai eu un problème de santé qui a fait que je ne pouvais pas rapper et donc j'ai pas réenregistré sur les morceaux. Il y a Cuizinier qui est allé reposer sur 2 ou 3 morceaux et Tido qui a fait un son en plus je crois. Mais après ce qui a été fait à Brest, on s'est tout de suite moins impliqué dans le projet parce que ça nous est passé un petit peu. Après moi je trouve que c'est pas un mauvais disque Qhuit, mais c'est vrai que c'est pas un album de TTC.


JECK : Il y a tout de même un esprit qui se dégage...

TEKILATEX : Tu sais que si ça avait été l'album d'un groupe, ça ne se serait pas fait comme ça. Là TTC on est beaucoup plus exigent avec ce qu'on fait qu'on ne l'a été avec Qhuit. Qhuit c'est plus un truc à l'arrache tu vois. C'est bien aussi, il faut qu'il y en ai des comme ça, mais voilà c'est un très bon disque pour ce qu'il est : un truc à l'arrache, une compilation avec des combinaisons entre groupes. Après c'est pas un groupe, il y a plein de gens qui sont sur le disque que je ne connais pas. Tu vois sur l'Atelier, chacun donnais son avis sur chaque morceau et tant que tout le monde n'était pas content, ça n'existait pas. TTC, pareil, encore pire même. On est encore plus des relou entre nous : si j'arrivais avec mon texte et qu'il était pas bien, Para, Cuizi ou n'importe qui me disait " c'est de la merde, tu recommence, tu va réécrire". Tu vois Qhuit il y avait trop de monde et un laps de temps trop réduit pour qu'on ai le temps de faire ça. Voilà, mais en même temps il y a plein de choses intéressantes dans Qhuit.


THOM : Questions pour Orgasmic... Est-ce que tu as de futurs projets solos, à l'image du cd que tu avais sorti ("Orgasmic Le Toxicologue est secrètement amoureux de vous)" ?

ORGASMIC : Voilà, et bien il y en a un qui est en train de se reconstruire éternellement... (rires) Ca fait un an, et il va normalement enfin voir le jour prochainement. Je vais recommencer à faire des instrus, faire des trucs avec des gens mais je veux pas trop en parler parce que ça porte malheur, t'as vu. Et voilà, je crois que c'est à peu près tout.


THOM : Maintenant tu fais parti intégrante du groupe, tu n'es plus que le DJ sur scène, mais tu es sur la pochette, sur pas mal de morceaux...

ORGASMIC : J'ai même donné un titre à un morceau grâce à mes scratchs et j'en suis fier...


THOM : Il y a de quoi... (rires) du coup le groupe va-t'il se rebaptiser OTTC ?

ORGASMIC : Non, pour l'identité du groupe... Dans le Hip Hop disons que le DJ est important, mais il véhicule à la limite quelque chose de sonore mais rarement un message. Il n'a qu'un rôle instrumental.


THOM : Et maintenant que tu fais réellement parti du groupe, tu es vraiment comblé?

ORGASMIC : Ouais carrément, parce que je pense qu'on envisage un peu la musique de la même manière, que ce soit dans la production, dans les voix... D'ailleurs dans l'album tout est imbriqué, tout a été fait en même temps, tu vois, tout est remodifié... De même que pour les scratchs. Et dans cet album je crois qu'on a essayé aussi d'intégrer la technique qui a été utilisée dans les instrus, sur les voix dans les mix, etc... dans les scratchs aussi. Il y a eu des édits : par exemple "Girlfriend" c'est vraiment un mélange d'édits et de scratchs. Ca se fait quand même assez peu en général mais là c'est flagrant et volontaire et ça donne un aspect qui est vraiment à part. De même que les scratchs du "Chant des Hommes", on a donné un son particulier, qui était sympa à faire et je trouve que ça collait vraiment au morceau.


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JECK : Teki, toi, tu as monté Institubes et sorti le Buffet des Anciens Elèves, ainsi que 2 maxis... Ca en est où maintenant?

TEKILATEX : Alors là, on sort le prochain maxi de Para, début janvier, la première semaine. Ca s'appelle "Club Hoppn", avec dessus un morceau avec Busdriver. 3 morceaux : un qui sonne plus rap instrumental, un morceau un peu plus dancefloor et un morceau de vrai rap vocal. En ce moment il travaille sur l'album de ParaOne, sur l'album d'un MC californien (désolé le nom est incompréhensible à cause du bruit ndt). Voilà. Et on peut aussi parler du maxi de Cuizinier qui devrait sortir à un moment ou à un autre sur Institubes, mais c'est pas encore vraiment prêt. Et après il y a tout plein de projets, parce qu'on a toujours plein de projets avec plein de gens, mais chaque chose en son temps.


THOM : Bon, Cuizi penchons-nous justement sur ton solo. Depuis le temps qu'on en parle.

CUIZINIER : Bah... oui
TIDO BERMAN : Déjà le maxi là qui va arriver.
CUIZINIER : On y travaille. C'est pas évident en fait parce qu'on en a parlé bien trop tôt pour pas grand chose et malheureusement (ou pas vraiment malheureusement d'ailleurs) on s'est
retrouvé à avoir beaucoup de boulot avec TTC sur la finalisation de l'album et tout ça... Là on est en tournée... J'ai commencé à enregistrer 2 ou 3 trucs mas ça prend du temps. On veut pas faire les choses à moitié donc en 2005 je pense que c'est plus qu'envisageable, maintenant une date en 2005...


THOM : Un album entier ?

CUIZINIER : Oui un album entier normalement, mais pas tout de suite. Là on va commencer par le maxi et on verra.
Ce sera produit par Para One et Tacteel. Après il y a des idées et il faut que ça se concrétise...


THOM : Et ce sera dans quelle veine? Ca ressemblera à du TTC ou...

CUIZINIER : Oui il y aura certainement du TTC mais ce sera... je ne sais pas comment t'expliquer ça. Plus du Cuizinier tout seul.
TIDO BERMAN : Il y aura toujours cette saveur TTCenne derrière, mais le but n'est
pas de reproduire la même musique qu'on fait ensemble. Ce serait inintéressant pour les gens comme pour nous.
CUIZINIER : Plus simple, plus...
TIDO BERMAN : Plus jiggy encore.
CUIZINIER : Ouais plus jiggy. Plus RnB.


JECK : Et toi Tido, tu ne signe ici encore que 2 prods...

TIDO BERMAN : Oui, j'ai du en faire 3 sur Qhuit aussi. Dans TTC je suis l'un des rappeurs à la base, et je passe beaucoup de temps à écrire, et ça prend beaucoup de temps de produire aussi. Je suis en train de travailler sur un album où je produirais tous les sons, avec des invités... Je pense qu'un maxi sera prêt en 2005, mais l'album...


THOM : Et étant donné que tu es le seul membre à être à la fois MC et producteur, est-ce que tu retire quelque chose de la combinaison de ces 2 fonctions? L'une et l'autre s'influencent elles?

TIDO BERMAN : Quand j'ai commencé à rapper en fait, je ne faisais jamais mes sons directement, mais je disais à un mec ce que je voulais qu'il me fasse... C'est lui qui était aux machines. Donc c'était bien mais c'était jamais strictement comme je l'avais dans la tête. C'est peut être ça qui ma donné envie de m'y mettre, mais j'ai toujours été MC avant d'être producteur. Mais c'est super intéressant, ça apprend continuellement...


THOM : Et est-ce que quand tu produis tu pense à ce que tu va poser dessus ou ...

TIDO BERMAN : Pas tout le temps, ça dépend. Des fois je vais faire un son pour un texte, des fois je fais un son et je vais écrire un texte par dessus, des fois les 2 vont arriver ensemble, des fois je fais un son et je ne saurais pas du tout quoi rapper dessus, des fois les instrus vont pouvoir se suffire à elles-mêmes... Je fais pas le son en pensant systématiquement à ce que je vais rapper dessus. C'est 2 entités distinctes.


JECK : Une question con :avez-vous gagné ce rap jeu?

TEKILATEX : Non, je pense que non. Je pense que malheureusement, ou heureusement d'ailleurs, c'est un combat qui n'est jamais gagné. Oui on le gagne ponctuellement, quand on fait un truc ou qu'on réussit un truc et que c'est super, dès qu'une date se passe super bien, dès qu'on arrive à obtenir un super plan... Un truc qui va nous faire aller plus loin dans notre délire. A chaque fois on gagne un petit peu de ce rap jeu. Mais dans sa globalité j'espère qu'il y aura toujours des choses à conquérir.


THOM : Pour en revenir à ça, vous avez sorti "Toit", "Toi-même", "Strictement inutile" et maintenant "Rap Jeu"... Ce thème vous est cher.

CUIZINIER : Je pense qu'il est à la base même du Hip Hop tu vois, de vanner...
TIDO BERMAN : De se sentir le plus fort.
CUIZINIER : C'est hyper important de montrer cette partie-là du rap.
TIDO BERMAN : C'est une façon de se persuader, de se consoler...
CUZINIER : Donc oui ce thème nous est
cher, mais il est exploité à son paroxysme sur "Rap Jeu", mais il fait parti de l'album un petit peu tout le long, je pense... Se mettre en valeur... C'est un peu un combat comme disait Tek, ça peut être contre n'importe qui, pas spécialement contre le reste du rap, c'est une façon de se remettre en question, d'essayer de faire mieux à chaque fois et de se battre contre soi même.


JECK : Ca fait 2 ans que vous enchaînez les concerts quasiment tout le temps. Vous en êtes pas fatigués à force? Vous prenez toujours le même plaisir?

TIDO BERMAN : Ouais quasiment tout le temps quoi.
CUIZINIER : Là en fait il y a un nouvel album qui vient de sortir, donc...
TIDO BERMAN : Ouais et puis les concerts sont jamais pareil, c'est jamais les même gens, c'est rarement la même configuration.
CUIZINIER : On est pas les Beastie Boys encore. Je crois que dans 2 ou 3 ans on pourra en reparler et on aura fait 300 concerts d'ici là, mais là c'est...
TIDO BERMAN : Et puis ça varie encore : il y avait une MPC avant qu'il n'y a plus pour l'instant... Il y aura peut être un guitariste et des chanteuses avec nous bientôt, et des chorégraphies (rires).


THOM : Le mot de la fin....

TEKI LATEX : Le mot de la fin c'est... poulet!
CUIZINIER : Achetez ce disque.
TIDO BERMAN : Aimez-vous !


JECK : Oh tu nous avais fait la même la dernière fois...

TIDO BERMAN : C'est vrai? Eh bien tu vois ça marche encore, c'est encore parfait. Je suis presque idée fixe mais pas encore (rires)... Aimez-moi !


Un grand merci à TTC pour être toujours aussi disponibles et sympathiques
Un grand merci à leur tourneur et à XQlu pour la connexion
Propos recueillis par Jeck & Thomas

Seconde interview du crew hyperactif, à l'occasion de la sortie de Bâtard Sensible, leur second album, un bon moment pour faire le point sur leur évolution. Nous les avons recontré lors de leur passage à bordeaux, pour leur nouvelle tournée...

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Dimanche 23 Décembre 2012
Rapa fait sa rentrée: On n'est pas morts!Voici les chro du VII nouveau et le dernier Fayçal! Checkez aussi les derniers rapapodcasts concoctés par l'ami Phonky.
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