Ce qui frappe, lorsque l'on jette un premier coup d'oeil à la liste des titres du Testament, c'est la renommée de presque tous les invités : y apparaissent en effet JoeyStarr, la Garde et Ärsenik. Akhenaton vient aussi nous dire bonjour en produisant un morceau. Mais en regardant un peu plus attentivement, l'on remarque la présence d'un autre invité, dont le nom n'est pas mentionné sur la pochette arrière, mais qui va apporter autant, si ce n'est beaucoup plus, à l'album que les sus-cités: il s'agit de Dieudonné en personne, qui assure les interludes, où il va jouer les rôles d'un reporter, d'un facho moyen (pléonasme?), d'un jeune (si!), d'un vieux (si, si!) ainsi que d'un flic. Ensuite, l'on remarque que même tous seuls, ils sont beaucoup: huit MC's plus quelques membres "secrets" (dont l'on ne va pas tenir compte pour le reste de la chronique), ce qui fait douze (ils le disent dans leurs textes). L'on en conclut que les membres secrets sont au nombre de quatre. Après on met le CD dans le lecteur et on presse sur play. Et on écoute...
Une fois l'intro passée, l'on découvre un morceau bien énervé comme on les aime, "Libérez".
S'ensuit "Même si ça plaît pas", titre a priori inutile parce que jusque-là, ça plaît.
Celles et ceux qui ont la chance d'avoir acquis la version avec bonus track retrouveront en piste 4 le fameux "Opération coup de poing" avec Pierpoljak. Un morceau sur fond de reggae -tu m'étonnes!- idéal pour décompresser.
L'on continue avec "La Gad brille" et "Regarde et compte", deux morceaux axés "conscient", mais pas mauvais pour autant, séparés par la deuxième intervention de Dieudo.
"Old School" n'est pas franchement mauvaise, mais l'on n'appréciera pas forcément la présence de Joeystarr. Enfin, les amateurs ne seront pas déçus...
L'album continue avec deux morceaux tout aussi "conscients" que les deux précédemment cités, "Le dernier des militants" et "Qu'est-ce que tu veux!". L'on commence à ressentir une certaine lassitude.
Une nouvelle petite pause-détente avec Dieudonné, et l'on repart de plus belle avec "La yerpri" (=la prière, j'avais mis assez longtemps à comprendre), le morceau produit par Akhenaton.
Je vous laisse deviner quelle est l'étiquette que certains colleront à "Y a pas de super-héros"... Le morceau qui suit, "Apocalypse demain", s'apparente par moments à un concours de bûcheronnage vocal, et un certain groupe nommé Ärsenik n'y est pas pour rien. Changement de style avec "Partir ailleurs", à mon avis le meilleur morceau de l'album, qui démontre l'absurdité de la guerre. "La guerre sainte" n'a heureusement rien à voir avec Al-Qaeda et consorts, et je n'y ai pu déceler aucune exhortation à tuer des incroyants. Après Ärsenik, c'est au tour du deuxième duo de frères invité, La Garde, de faire son apparition. "Meurt mais ne se rend pas" est lui aussi plutôt bourrin, mais quand même moins qu'"Apocalypse demain". Dans un genre plus sentimental, l'on retrouve "La mort n'est qu'une étape", rédigé à la manière d'un... testament.
Pour finir, les Brigadiers nous racontent à quoi se résume leur vie sur "A quoi se résume ma vie", et Dieudonné fatigue nos abdos une dernière fois.
L'on en conclut les choses suivantes: dans l'ensemble, c'est un bon album, mais avec quelques imperfections (qui n'en a pas?) comme le manque d'originalité dans les thèmes abordés (religion, morale, dérive de la jeunesse, etc...) ou les voix de certains MC's -pas tous- qui peuvent lasser.