J'éclaire ma ville
>>> Flynt
         Flynt, ce pseudo rappelle un business man du X américain…mais ici en France, il rappelle des titres de rap comme « vieux avant l’âge », ou des featuring sur avec Iris et Lyricson sur le EP de Paraone. La connexion semblait étrange d’ailleurs, mais le morceau était une tuerie !
Mais la chanson qui revient, évidemment, c’est « Choc Frontal ». Un mec, « Larry gros gabarit Flynt » posait sur une pure instru, un morceau désormais culte.
Il avait également arpenté quelques tapes, mais c’est ce titre, présent sur « explicite 18 » qui à démontré que le rappeur du 18ème, et bien c’était du lourd. Sincère, un bon flow, jamais trop poussé, car l’essentiel, c’est le fond. Un type simple, qui parle de choses qui nous parlent, un MC made in 18ème !
Et puis beaucoup d’attente, dans les deux sens du terme. Beaucoup d’attente sur cet artiste, et puis on l’a beaucoup attendu son premier album.
C’est en 2007 que l’on a pu enfin savoir ce que valait Flynt sur un long format. Et pour ceux qui l’ignorent encore, la phrase culte pour lui, c’est qu’à ¨Paris, c’est « 1 pour la plume », après avoir pris connaissance, on peut lancer le disque.
Une bête d’instru (de Soulfarm), bien fat, « ex-aequo avec le gros son », qui présente Flynt et son environnement. « On fait du rap de vécu dans un argot franco étranger », bien résumé, c’est exactement ça, mais ça ne s’arrête pas là. Flynt est venu transmettre des émotions, faire bouger les têtes, faire du vrai rap quoi !
Après la première gifle, on se dit que l’album va démonter. Mais l’instru suivant est plus calme, beaucoup plus calme. Décevant ? Bien sur que non. Un album avec que des « 1 pour la plume » serait bien réducteur pour le talent qu’à l’auteur de « J’éclaire ma ville ». Venons en d’ailleurs, une instru plus calme donc (de Keumaï), beaucoup plus intimiste, et des paroles précises sur Paris Nord. Des phrases cultes (« Paris abrite autant de bonheurs que de problèmes/ Ici y a tout, tu trouves même des maillots de l’O.M ») pour un hymne à^Paris, et principalement à sa partie Nord (« Cette ville à deux rives/Ceux qui partagent le gâteau, et d’autres la cerise »).
Flynt écrit par thèmes, un rap old school, des méthodes old school, c’est un skeud qui aurait pu sortir en 95-96 sans soucis, et ce n’est pas péjoratif, bien au contraire ! Du sample, un son qui n’est pas trop propre, trop lisse, sans personnalité. Cet album à un petit coté « à l’ancienne » qui fait bien plaisir.
Entouré de plusieurs producteurs, les instrus sont différentes, mais pas au point de faire «style « je mange à tout les râteliers, à toutes les sauces ». L’ambiance reste la même.
Une fois n’est pas coutume…ah bah si, c’est toujours pareil, l’équipe Soul Children nous gratifie d’une instru de folie pour un morceau de malade (« mes sources ») et une phase discrète mais tellement parlante : « Tu pourras vérifier mes sources en regardant autour de toi », la preuve qu’ici c’est du sincère, comme depuis le début.On fini par une dédicace aux potes, et on enchaine avec une pause, enfin une skit d’un passage bien vener de Mourad de la Scred tiré de la tape Explicite 18.
Et nous voilà à un titre phare, unique (« Ca fait du bien d’le dire »). Ils sont nombreux mais celui ci obtient ma préférence. La prod de Dimé est une pure merveille, des samples de Soul qui rendent fou, un peu mélancolique. Mon dieu que cette chanson est excellente. A écouter en boucle !
Au rayon featuring, on note seulement deux track. « La gueule de l’emploi » avec Sidi O, le titre parle de lui même. La discrimination à l’embauche. Et le second, c’est le « 1 pour la plume » version équipe JP Mapaula, Ekoué, AKi & Mokless. A part le passage d’Aki, tout les protagonistes font très mal, et ils y vont tous de leur phrase qui claque (« Ne nous met pas dans le même sac car on vend dans le même rayon/ On a peut-être dans les mêmes bac mais on a pas le même coup de crayon ! » pour Flynt. Et que dire de celle d’Ekoué, bien vener : « Niquez vos races, par ordre alphabétique/Dans un hôtel de pass ou aux victoires de la musique »). Ekoué qui était déjà présent sur le maxi précédent l’album, avec le titre « compte à rebours » et sa terrible instrumentale.
Après, ce n’est que du solo pour Flynt, toujours accompagné par des prods de fou, Soul Children réitère avec « retour aux fondamentaux », morceau que devrait écouter beaucoup de MC qui ont décollé et qui sont restés perchés.
Vraiment, cet album est complet. Les textes, les sons, tout est travaillé, creusé. Dimé sort une instru encore une fois magnifique (« Rien ne nous appartient ici ») avec une boucle de piano qui transporte. Que les nouveaux beat maker ne jurant que par le synthé en prennent de la graine.
Point de vue texte, quoi dire d’autre que « ils sont travaillés » ? Flynt parle de lui,mais au pluriel, car sa vie est similaire à tant d’autres donc il parle pour beaucoup. La galère (« les moyens du bord », « Notre existence » ou encore « le bif »…), l’amour (« j’ai trouvé ma place »), ou le rap (« 1 pour la plume », « retour aux fondamentaux », « comme sur un playground ») d’ailleurs ce morceaux est trè bien construit. Le parallèle sport-rap est très bien fait..
Pour finir, en guise d’outro, sur une instru de Drixxé (Triptik), le MC natif du 18ème trouve le moyen d’être encore plus intimiste (« tourner la page »). Le ton est plus grave, une introspection, le passé, le présent et l’avenir. La prod discrète, hypnotisante, pas complexe, qui colle au thème. Les rêves de gamins, la perte de l’innocence, celle des potes, et la vie qu’on construit malgré tout. Un morceau énorme, à écouter avec un bon casque, dans un coin tranquille. A savourer.
Alors Flynt, vrai rappeur ou trop d’espoirs ont été placé en lui ? Difficile d’être crédible et de dire que « J’éclaire ma ville » est mauvais. Pour un premier album, c’est du très bon, on frôle la perfection, autant pour la plume que pour les sons. Même si le flow n’est pas toujours poussé, moi j’aime avant tout le fond, après s’il n’y a qu’une rime par mesure, ça me suffit !
« J’éclaire ma ville » est LA sortie de 2007, si vous n’avez pas encore craqué pour ce disque, courrez bandes d’inconscients ! Une tuerie




Flynt
2007

Chronique de Taiji
note : 19/20

1-Un pour la plume
2-J’éclaire ma ville
3-Mes sources
4-Skit
5-Ca fait du bien d’le dire
6-La gueule de l’emploi (feat Sidi O)
7-Notre existence
8-J’ai trouvé ma place
9-Les moyens du bord
10-Retour aux fondamentaux
11-Comme sur un playground
12-Le bif
13-Un pour la plume version équipe (feat Aki, Mokless, Ekoué & JP Mapaula)
14-Rien ne nous appartient
15-Tourner la page

Du même artiste :
Para One - Iris - Sept - Flynt - Lyricson

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Dimanche 23 Décembre 2012
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