A l'ombre du show-business
>>> Kery James
         Monsieur Alix is back, et ça c'est une bonne nouvelle pour entamer l'année 2008. Après un deuxième album solo indigne de son statut, il revient beaucoup plus enragé, beaucoup plus « Ideal J » ! On a droit à un Kery mélangeant rage de son époque d'Ideal J et sagesse de « Si c'était à refaire ».
C'est parti pour 17 titres...
On commence par le titre qui à toujours illustré Kery et Ideal J. Le volume trois du « combat continue », avec une instru assez prenante, et donc une gifle de presque 7 minutes ! C'est sur maintenant, on a retrouvé LE Kery James qu'on regrettait.
C'est dur de chroniquer. C'est tellement un événement la sortie d'un album du MC d'Orly. Les productions assez actuelles, beaucoup de synthé, mais ça passe bien, enfin pour moi, j'arrive à faire l'effort car c'est Kery.
Il profite de ses 17 titres pour parler de la banlieue au sens large, les mauvais côtés, comme les bons. Toujours plein de lucidité, de morale, il se place en « grand frère », j'ai horreur de ce terme, mais bon pour que tout le monde comprenne. Dans « L'impasse », il fait la morale au jeune Béné, représentant un jeune voulant rentrer dans le biz afin de faire de la thune et vite. La violence est omniprésente, dans « En sang ble » il prône l'unité, qu'on cesse de chier et s'en prendre à ceux qui ont réussi. Mais je me demande s'il n'y a pas une petite pique en direction de B2O. (« Et si ta réussite passe par la chute des autres/ Et que ta jalousie te force à buter les notre. La honte négro, t'as du retard je te le dis d'avance... ») Mais je n'y crois pas. Je pense vraiment que c'est juste pour reprendre la phase.
Au premier abord, l'album semble sombre, mais finalement c'est l'espoir qui ressort de ce disque. La prise en main, vouloir avancer, ne pas stagner. Dans des titres « Banlieusard », « Pleure en silence » ou « Laisse nous croire », Kery donne beaucoup de place à l'espoir, l'unité, et l'élévation de soi. En étant à la limite de la naïveté.
Certains morceaux pourraient être très bon mais la présence de Kayna Samet (le morceau me plait au final! Malgré la présence de la crécelle) et autre Vitaa (« Thug love » pour faire un refrain assez moyen, le morceau est vraiment limite) gâchent un peu les espoirs... La troisième participation féminine est Zaho, assez en vogue en ce moment. Et j'avoue que le morceau est mon favori (« Je m'écris »), mais pas pour son refrain ! Grand Corps Malade y place un couplet et la connexion est vraiment excellente. Alala, un petit piano derrière et on se laisse emporter. Ca c'est dû aux années 96-97 qui me manquent !
Petit soucis, les thématiques sont vraiment en rond, au final les textes se ressemblent. Il y a un texte bien foutu (« X and Y »), qui commence par la fin et qui est rembobiné, mais on ne comprend qu'à la fin. La première fois c'est assez difficile, on ne comprend pas tout.
Les deux titres qui me rebutent complètement sont « Foolek » (feat Black Vener), prod dirty, et puis le thème trop actuel donc pas profond pour un sou. Le second « égotrip », Kery le présente comme un thème de gamin lors de l'intro, donc on pardonne. On a le droit de se détendre aussi, mais c'est vrai que je suis fermé la dessus.
Sur les 17 titres, on ne note pas moins de 9 featuring. Assez conséquent. J-Mi Sissoko place le refrain de « Ghetto », un des morceaux susceptible de passer sur les ondes, vu sa longueur de 3'47. Mais aussi de par sa qualité, car il correspond aux goûts des radios. J'ai mis un peu de temps mais j'accroche bien, surtout en voiture en fait. Idem pour le titre « Encore » en compagnie de Chauncey Black.
En parlant de connexion, Charles Aznavour clôture cet album sur le titre « A l'ombre du show business », mais j'avoue que le passage n'est pas transcendant. Mais c'est quand même beau voir de telles personnes travailler ensemble le temps d'un morceau. Et ce titre est le meilleur, avec « Le combat continue 3 » pour ce qu'il dégage.

Pour résumé, « A l'ombre du Show Business » est un bon album. Sombre car les temps veulent ça, mais toujours positif. Bien mieux que « Ma vérité », ils ne jouent pas dans la même cour. Mais malgré la profondeur de ce disque, il me touche moins que « Si c'était à refaire » ou « Le combat continue » et des titres comme « Un nuage de fumée » ou « J'ai mal au coeur ». Je pense que les prods au synthé, et les featuring avec Kayna Samet, Vitaa ou encore Zaho rendent cet album un peu commun. Trop dans l'air du temps, on à l'impression que Kery ne s'est pas super creusé pour faire cet album.
Moins d'innovation, il n'y a pas de morceaux qui pourraient m'arracher des larmes. Alors qu'aujourd'hui encore je pense que les anciens titres cités plus haut peuvent me faire craquer encore. Mais je l'écoute car c'est Kery James, et que j'aime vraiment ce mec. On attendait mieux, mais c'est toujours mieux que le précédent.




Kery James
LP / sorti en 2008

Chronique de Taiji
note : 14/20

1 - Le combat continue 3
2 - En sang ble
3 - L'impasse (feat Béné)
4 - Ghetto (feat J-Mi Sissoko)
5 - Pleure en silence
6 - Foolek (feat Black Vener)
7 - Banlieusard
8 - Encore (feat Chauncey Black)
9 - Laisse nous croire (feat Kayna Samet)
10 - Intro Egotrip
11 - Egotrip (feat DRY)
12 - Je m'écris (feat GCM & Zaho)
13 - Vrai Peura
14 - Après la pluie
15 - X and Y
16 - Thug Love (feat Vitaa)
17 - A l'ombre du Show Business (feat C.Aznavour)

Du même artiste :
Si c'était à refaire


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Dimanche 23 Décembre 2012
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